Son Éminence, le Métropolite Emmanuel de France
Fête de la paroisse « Notre-Dame du Signe »
Jeudi 10 décembre 2020
Cher Père,
Chers frères et sœurs en Christ,
C’est une grande joie de partager aujourd’hui la fête de votre paroisse consacrée à l’icône miraculeuse de la Mère de Dieu.
Elle illustre parfaitement la prophétie d’Isaïe:
Écoutez donc, Maison de David!… Le Seigneur lui-même vous donnera un signe. Voici que la Vierge est enceinte et va enfanter un fils, et elle l’appellera Emmanuel (Dieu avec nous). (Isaïe 7, 13-14)
Le nom de l’icône de Notre-Dame du Signe fait référence à la médiation ou intercession de la Mère de Dieu qui appelle la miséricorde de Dieu pour tous les hommes.
Le Signe peut encore, être traduit par apparition en l’occurrence celle de l’ange de l’Annonciation à Marie et la promesse de la Naissance du Christ .
Cette icône est une manifestation de la théologie de l’icône et les interprétations qui en sont données sont nombreuses.
La foi en la Mère de Dieu, fondamentale chez les chrétiens que nous sommes, atteste sa présence invisible, mais réelle dans l’Église et dans le monde. L’icône de la fête l’indique. La Vierge est présente corporellement dans la communauté des baptisés qu’on appelle le Corps du Christ.
Le Saint-Esprit ouvre les yeux des croyants pour qu’ils voient cette présence de la Vierge.
Les chrétiens glorifient le Christ vrai Dieu et vrai Homme et sa présence corporelle dans son Église, mais ils glorifient également la présence de tous ceux qui, autour de lui, ont fait la volonté du Père et se sont ainsi rendus ses familiers.
Notre foi chrétienne, loin d’être seulement une association d’idées et de concepts religieux, ou de valeurs morales, est une conscience très vive de la présence du divin parmi nous.
L’icône du signe est exceptionnelle par la façon dont sont exprimés l’espace liturgique et la position de la Mère de Dieu par rapport à l’Église. Comme toujours, une célébration liturgique contient une plénitude de vérité et de sagesse.
Le Signe est, en ce sens, l’image de l’Annonciation et la promesse de la Naissance du Christ. Par sa naissance de la Vierge Marie et par l’œuvre de l’Esprit Saint de Dieu, il a déifié l’humanité de l’intérieur parce que la Mère de Dieu a accepté librement d’être la Mère de « Dieu le fils » se faisant homme. Ainsi Dieu coopère avec l’humanité pour le salut de l’humanité.
La Mère de Dieu a accueilli l’humanité à l’intérieur d’elle parce qu’elle représentait ce qui était le plus pur et le mieux préparé pour recevoir le fils de Dieu, pour qu’il soit conçu à l’intérieur d’elle et qu’il naisse pour sauver le monde.
Le Saint Apôtre Luc écrit :
« L’ange lui répondit: Le Saint Esprit viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te couvrira de son ombre. C’est pourquoi le saint enfant qui naîtra de toi sera appelé Fils de Dieu » (Luc 1,35).
Il nous reste encore quelques jours avant de fêter la Nativité de notre Seigneur Jésus Christ, l’époque que nous vivons, avec ses informations qui nous parviennent par tous les canaux des médias, ne doit pas être pour les chrétiens celle du doute, de l’abattement, du découragement, ou, pire encore, celle de l’apostasie. En ce temps, comme dans les jours troublés de l’Histoire biblique et ecclésiale, les croyants assument avec courage l’adversité, ou les menaces.
Soyons dans la joie et l’espérance, car la Nativité du Seigneur suppose attente et persévérance dans notre foi.