En accord avec la tradition du Mont Athos, la dédicace de l’église principale du monastère de la protection de la Mère de Dieu à Solan (dépendance du monastère de Simonospetra au Mont Athos) dans le sud de la France a eu lieu, en présence de son Éminence, le Métropolite Emmanuel de France, accompagné de leurs Éminences, les Métropolites Athanasios de Limassol, Arsénios d’Autriche, Justin de Neas Krinis et Kalamarias et de leurs Excellences, les É vêques Irénée de Reghion et Maxime de Mélitène.
Parmi les prêtres concélébrant, il fallait aussi noter la présence d’higoumènes et de pères du Mont Athos, de France, de Chypre et de Grèce dont le Père Élisée du monastère Simonopetra au Mont Athos, le Père Élie de Terrasson, le Père Moïse du monastère de Saint-Martin et le Père Silouane de La Faurie.
La célébration a été honorée par la présence au monastère des higoumènes Nicodémie du monastère de l’Annonciation à Ormilia (Grèce), Prodromi du monastère Saint-Héraklidou à Chypre, Maria du monastère de l’Annonciation d’Alep, Antonia de Suisse et celles venues de France, Hélène de Bois-Salin, Aimilianie de Bussy-en-Othe et Silouani de Terrasson.
L’higoumène du monastère de la protection de la Mère de Dieu, la moniale Hypandia, a chaleureusement remercié tous ceux qui ont fait le déplacement, alors que l’higoumène Élisée a souhaité officiellement la bienvenue à son Éminence, le Métropolite Emmanuel de France et à tous les autres hiérarques.
Samedi après-midi, après la réception officielle, les saintes reliques ont été déposées dans la chapelle Sainte-Marie-Madeleine. Le lendemain matin a été célébrée la dédicace de l’église suivie par la divine liturgie en présence de plusieurs hiérarques.
L’archimandrite Élisée, higoumène du monastère de Simonopetra au Mont Athos, a évoqué dans sa longue homélie l’histoire du monastère et les difficultés rencontrées par les pères de bienheureuse mémoire Aimilianos et Placide. Aujourd’hui leurs efforts porte des fruits alors que le monastère rayonne dans le sud de la France. Il a notamment remercié son Éminence le Métropolite Emmanuel de France pour son soin pastoral à l’égard de la fraternité monastique et a exprimé sa gratitude à la Métropole de France en général.
Dans son discours, le Métropolite de France a fait le lien entre la dédicace de l’église principale du monastère et la consécration à un nouveau mode de vie applicable par tout le monde. Cette vie libre des passions et des angoisses doit nous unir au Christ. Il a aussi exprimé son attention spirituelle en tant que pasteur, remerciant Dieu pour l’opportunité de célébrer cette consécration, et son amour pour la fraternité monastique et les efforts incessants de la Métropole de France pour le développement du monachisme orthodoxe dans les quatre coins du pays grâce à la fondation de nouveaux monastères. Il a notamment déclaré que « dans la Métropole de France, l’établissement de nouveaux monastères et la vie des communautés monastiques sont littéralement les poumons de notre église locale. » Par la suite il a évoqué le combat et les efforts de la fraternité par rapport à la protection de l’environnement. « Nous savons à quel point la protection de l’environnement est importante pour nous et vous le faites grâce à un programme agricole et biologique bien organisé, en accord avec les autorités françaises ». De continuer par la suite : « Mes pensées et prières en jour vont aussi à l’attention du Père Placide qui s’est endormi dans le Seigneur en janvier 2018. Père Placide fut plus qu’un père spirituel pour nombre d’entre nous, en tant que fondateur de ce vénérable monastère, c’est sur son héritage spirituel que repose aussi le rayonnement du monachisme orthodoxe en France et en langue française. Je me dois aussi de reconnaître à cet égard l’intuition prophétique du Père Aimilianos de bienheureuse mémoire. Car vous n’êtes pas sans savoir que dans de nombreux autres pays les monastères dépendant de la Sainte Montagne n’ont pas suivi le chemin qui est le vôtre d’un véritable baptême des cultures. Car le langage, la culture, l’histoire sont façonnés dès lors qu’ils sont intégrés en toute conscience à la vie de l’Eglise, laissant à l’Esprit-Saint le soin d’agir et de faire émerger une orthodoxie de langue française. Ce processus contribue indubitablement au rayonnement de notre foi et au projet de mission qui est inscrit en lettre de feu à la fin de l’Évangile selon saint Matthieu : ‘Allez donc : de toutes les nations faites des disciples, les baptisant au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tout ce que je vous ai prescrit. Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.’ (Mat 28, 19-20) ».