Vêpres orthodoxes
Son Éminence, le Métropolite Emmanuel de France
Église Saint-Etienne-du-Mont
Dimanche 11 octobre 2020
Eminences,
Excellences,
Bien chers Pères,
Chers frères et sœurs en Christ,
Permettez-moi tout d’abord de remercier son Éminence l’archevêque de Paris, Monseigneur Michel Aupetit de nous accueillir, avec la bienveillante générosité de son diocèse, une nouvelle fois ce soir pour la célébration des vêpres orthodoxes. Chaque année, comme vous le savez, les orthodoxes se retrouvent dans une église catholique, habituellement en la cathédrale Notre Dame, pour célébrer ensemble la mémoire d’un saint qui nous est commun, saint Denis l’aréopagite. La mémoire spirituelle de ce dernier agit comme un puissant trait d’union entre l’Orient et l’Occident chrétiens.
À la mémoire de saint Denis, nous devons aussi ajouter celle de sainte Geneviève de Paris pour laquelle les orthodoxes ont une grande affection. En effet, cette sainte du temps où nos Églises n’étaient pas encore séparées, est à la fois signe de consécration virginale, à l’invitation de saint Germain d’Auxerre, et de fidélité à la ville de Paris où elle trouva refuge. Mais c’est elle qui devint le refuge de Paris, au travers de ses nombreux miracles jusqu’à sa mort et par-delà. Au cœur de ce Quartier latin, même si le panthéon ne porte plus son nom, c’est toute la colline qui lui est encore dédiée. Colline sur laquelle nous, orthodoxes, aimons à gravir pour y puiser aux sources communes de la foi chrétienne.
Chers frères et sœurs en Christ,
Oui la division des chrétiens est une tragédie qui s’oppose directement au commandement de l’unité qui nous a été laissé par le Christ lui-même. Or, il y a encore tant à faire, tant de pas à accomplir et qui nous font avancer sur le chemin de l’unité et de la communion. La reconnaissance de notre fraternité est sans aucun doute une étape essentielle à ce rapprochement. Aussi, je souhaite vous laisser ce soir avec ces mots de la récente Encyclique du Pape François, Fratelli tutti : « Il est aussi urgent de continuer à témoigner d’un cheminement de rencontre entre les différentes confessions chrétiennes. Nous ne pouvons pas oublier ce désir exprimé par Jésus-Christ : ‘Que tous soient un’ (Jn 17, 21). Écoutant son appel, nous reconnaissons avec tristesse que la contribution prophétique et spirituelle de l’unité entre tous les chrétiens manque encore au processus de globalisation. Toutefois, ‘en faisant ensemble cette route vers la pleine communion, nous avons maintenant le devoir d’offrir le témoignage commun de l’amour de Dieu envers tous, en travaillant ensemble au service de l’humanité’. » (§280)