Les obsèques du bienheureux Père Andréas Fyrillas ont été célébrées ce matin en l’église Saints Constantin et Hélène à Paris dont il fut recteur pendant des années.
La cérémonie a été présidée par son Éminence le Métropolite Emmanuel de France, avec la participation de son Excellence l’Évêque Irénée de Réghion et des protopresbytres Valentin Bratan et Panagiotis Xenitelis.
Elle fut célébrée dans le respect des règles de sécurité émises hier par le ministère de l’Intérieur pour faire face à la deuxième vague de COVID-19.
Ci-après, veuillez trouver l’oraison funèbre en français par son Éminence le Métropolite Emmanuel, de France :
In Memoriam Rév. Protopresbytre du Trône œcuménique Andréas Fyrillas
Son Éminence, le Métropolite Emmanuel de France
Vendredi 30 octobre 2020
Au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit,
C’est un monument de l’orthodoxie en France qui nous quitte aujourd’hui. Le Père Andréas a marqué toute une génération de clercs et de fidèles par son enseignement et sa fidélité à une orthodoxie à la fois vivante et riche de sa tradition.
Il y aurait tant à dire, tant d’aspects de sa lumineuse personnalité à évoquer, mais le temps nous fait cruellement défaut. Je crois qu’il faut commencer par dire combien le Père Andréas était aimé non seulement de ses paroissiens à l’église Saints Constantin et Hélène, mais de tous ceux qui l’ont approché, orthodoxes et non orthodoxes, croyants et non croyants. Sa joie toute méditerranéenne, qu’il tenait de son île d’origine de Chypre, en faisait une personnalité accessible, ouverte, confortable dans la conversation. Mais il ne fallait pas s’y méprendre, derrière cette bonhomie se cachait un savant à la culture religieuse inépuisable et un théologien de la plus grande carrure. Pendant des années il a enseigné à l’Institut de Théologie Orthodoxe Saint-Serge la patristique. Il n’est d’ailleurs pas rare de rencontrer l’un de ses écrits au détour d’une lecture théologique, d’articles sur la liturgie, de réflexions sur l’importance des Pères de l’Eglise. On se souvient notamment de ses magnifiques écrits à propos du canon de saint André de Crète que nous lisons durant le Grand Carême.
L’érudit était aussi un homme de dialogue. Ce dernier a pris des formes multiples dans sa vie. La plus importante de ses formes était certainement la prière qu’inlassablement il a fait monter vers le Seigneur, dimanche après dimanche, liturgie après liturgie. Par cet exemple, le Père Andréas a parfaitement démontré qu’il faut à la fois de l’intensité, mais aussi de la persévérance dans la prière.
Le Père Andréas fut donc un homme de synthèse, un pasteur et un penseur. Evagre le Pontique dirait un « vrai théologien ». Je suis fier d’avoir pu compter le Père Andréas parmi les membres de notre Sainte Métropole de France et je suis d’autant plus heureux que sa mémoire puisse être préservée vivante au sein de la paroisse Saints Constantin et Hélène. Je suis certain que Son Excellence, l’Évêque Irénée de Réghion a à cœur de continuer de promouvoir cet esprit de service et de sagesse.
Aussi, je prie le Seigneur pour que l’exemple du Père André puisse être suivi et qu’il inspire nos contemporains. Aujourd’hui nous prions avec intensité pour le repos de son âme. Au moment où nous plaçons son corps au milieu de la création, nous entendons, dans le silence de cet automne parisien, le murmure d’une voix qui s’élève : « C’est bien, bon et fidèle serviteur…, viens te réjouir avec ton Maître » (Mt. 25, 21)